Journal de famille

Ce soir, alors que mon homme est à une de ses soirées "mecs" beaucoup trop nombreuses (ça c'était juste pour l'embêter au cas où il passerait par là !), je lis un commentaire sur le blog, commentaire qui me fait repenser à "l'épisode du malaise".

"J'imagine la tête de mon petit frère quand tu faisais ton malaise".

Sur le coup, il devait être plutôt rassuré que je ne sois pas totalement dans les pommes. Mais, maintenant, il doit un peu le regretter car OUI, j'étais mal en point, mais OUI, j'ai tout de même saisi quelques petites choses de la situation. Bon, je ne serai pas mauvaise langue au point de le titiller sur son état de grande panique avancée (et pourtant, dieu sait que je suis taquine !) et puis, ce n'est pas le but de cet article...je retiendrai donc mon humour douteux pour cette fois.

Bref. Toute cette introduction pour en réalité parler non pas de moi et de mon malaise, mais de Yaël, et rien que de lui.

J'ai eu une grossesse parfaite sur le plan médical, mais parfois difficile sur le plan psychologique, comme le savent la plupart des gens. Peur de perdre ma jeunesse, peur d'entrer dans une nouvelle phase de ma vie, peur de ne pas savoir y faire avec un bébé, et surtout, peur que Yaël n'est plus assez d'amour pour deux après la naissance.

Et puis, étrangement, lorsque la petite est arrivée, il y a eu un changement, assez impressionnant, et toutes mes angoisses se sont transformées et transposées sur la petite : peur de ne pas être à la hauteur pour elle, peur de la perdre, peur qu'elle n'ait de yeux que pour Yaël...

Que les choses soient claires : même moi je ne me l'explique pas.

Mais ce n'est pas la question; je poursuis.

Je suis peut-être certainement devenue un peu trop extrême : je dormais avec, je paniquais au moindre foncement de sourcils, je ne la posais que très rarement dans son lit et, surtout, quand Yaël se proposait de me soulager un peu, de la baigner, de la changer, je répondais : "laisse, je vais le faire".

Sans compter que, si je le laissais faire pour lui faire plaisir, je ne pouvais m'empêcher de rester dans les parages pour surveiller (et quand je dis "dans les parages", ce n'est pas à un ou deux mètres, non, plutôt à deux ou trois centimètres d'eux...).

Bref, une vraie harpie névrosée.

Je ne pense pas que Yaël était la "source" de mes angoisses, mais en tout cas, mes angoisses se transposaient sur lui. Et puis, j'ai fais mon malaise. Je crois que Yaël à réellement eu peur. Je l'ai entendu sangloter en appellant les pompiers, et s'inquiéter de ne pas les voir arriver. Nous sommes allés aux urgences, lui, la petite et moi. Il avait préparé son sac à langer, il lui avait mit un bonnet et sa couverture (il fait froid aux urgences !), il avait préparé mes affaires ET il avait contacté ma tante pour qu'elle vienne à l'hopital s'occuper de la petite au cas où je sois hospitalisée, pour qu'il puisse rester avec moi.

En deux ans, je ne crois pas l'avoir déjà vu autant organisé !

Puis nous sommes rentrés à la maison. Je me suis couchée, il m'a bordée et il s'est occupé de la petite toute la soirée. Je me suis réveillée à un moment et je l'ai vu, luttant contre le sommeil, tentant d'endormir Jaïa qui semblait bien décidée à veiller...

Tout ça pour dire que je suis bien placée pour savoir que parfois on est tentés de douter de Yaël, et je suis la première en tête de file. Il n'est pas organisé, il gère ses histoires un peu étrangement on va dire, il fait des choses très stupides quelques fois (nous ne reparlerons pas de l'épisode "Grande vie à Dakar") et j'en passe...mais, au final, ce soir là ça m'a parut évident : ce n'est pas un petit ami parfait, ni un gestionnaire hors normes mais en tout cas ce sera un père en or, qui fera toujours de son mieux pour sa fille, je l'ai bien vu...